Je suis philosophe (Louvain), ai 56 ans, vis à Bruxelles, suis issu d’une mère française et d’un père de Verviers (Liège), ai trois enfants.
Déjà, ces premières caractéristiques cadre l’auteur : entre l’Est (Verviers) et l’Ouest (Cambrai) je suis tissé d’un premier métissage, aussi à l’aise avec la pensée de Voltaire qu’avec celle de Goethe ou Nietzsche. La Belgique étant une terre de conquête, inutile de me demander ce qui m’est le plus familier : Nietzsche ou Sartre ? Les deux…Ces auteurs figurent dans ma bibliothèque en français et en allemand dans le texte.
« Zinneke », comme on dit à Bruxelles, toujours-déjà bâtard ! Mon action philosophique se bâtardise avec la pensée des citoyens, car j’ai créé en 1996 les Cafés philo de Belgique. En son temps, j’ai joui d’une réputation locale en lançant des espaces de parole philosophique au bénéfice exclusif des citoyens dans tout Bruxelles (Cercle de la rue Sainte, Halles Saint Géry, Cercle des voyageurs, etc. et à présent au Carpe Diem d’Etterbeek) et en animant à Paris au Café des Phares.
Je connais Bruxelles comme ma poche, non seulement dans le cadre de mes activités culturelles mais aussi pour avoir été chargé de projet et fonctionnaire dirigeant dans plusieurs administrations (Schaerbeek, Anderlecht, Auderghem) dans les domaines du soutien social et de la prévention.
Je connais Bruxelles comme ma poche : ses bars, ses tavernes et sa bière; j’ai vécu dans les quartiers chics, les quartiers pauvres, j’ai circulé dans le cadre de mes activités professionnelles sur les sites en déshérence, oubliés par l’Etat lui-même.
J’ai côtoyé des politiques, des écrivains, des penseurs, des artistes, des sdf, des taulards et des prostituées… J’ai vu des précipices et ai ressenti des moments de grâce…
De cette expérience transversale, je n’ai pas pu faire autrement que de me mettre à l’écriture, comme pour incarner cette vie trépidante, fixer dans un acte artistique le trop d’être que j’ai accumulé en trente ans de vie bruxelloise.
Alors je me suis mis à écrire un polar. Très dur. Très réaliste. Parfois terrifiant, parfois très drôle, parfois bouleversant. Avec, comme héros, un médium, lui-même jeté en ce monde, et ne sachant que faire de son pouvoir.
L’écrivain, ici, ne sait que faire de son pouvoir… Je vous le laisse à votre appréciation.
